Illustration du parking du CHU Godinne
Fait interpellant sur le parking du CHU UCL Namur site de Godinne

Il y a quelques jours la presse et notamment Bel RTL a relaté un fait interpellant dont l’issue n’en est pas moins dramatique puisqu’il y a eu mort d’homme !

Les faits se déroulent sur le parking du CHU UCL Namur site de Godinne (Province de Namur).

Un homme ayant passé une consultation chez son cardiologue dans le cadre des infrastructures du CHU Godinne rejoint sa voiture. Arrivant sur le parking, qui est situé à quelques 200 mètres du service des urgences de la clinique, il fait un malaise, perd connaissance et s’effondre au sol. 

Des personnes proches du drame d’une part téléphonent au 112 (numéro d’appel de l’aide médicale urgente) et préviennent le service des urgences qui est rappelons le proche de +/- 200 m. Il s’agit du parking réservé aux personnes se rendant à la clinique.

Sur l’interpellation des personnes présentes sur les lieux du drame, il leur est répondu, par ces mêmes urgences qu’il faut appeler les secours via le 112 et qu’une ambulance viendra sur les lieux. Le service des urgences confirme d’ailleurs avoir appelé le 112.

L’ambulance des pompiers dépêchée sur les lieux, en provenance d’Yvoir, arrivera, selon le communiqué du CHU Godinne dans la dizaine de minutes, durée qui n’est pas confirmée par les témoins. On sait aussi que lorsque l’on doit attendre dans une situation dramatique le temps semble très long.

Les ambulanciers sur place constatent que le cas est grave. Ils font appel via leur dispatching au SAMU du CHU Godinne qui va se rendre sur place. Procédure de réanimation qui se soldera par le décès du patient quelques heures après.

Si cela peut passer comme un simple fait divers, il est important de comprendre certaines choses essentielles en sachant que tout un chacun peut se retrouver dans une telle situation.

Lors de l’appel au 112, il est capital de donner le maximum d’informations sur l’état du patient ainsi que sur les circonstances. Ainsi, le centraliste peut, à distance, évaluer au mieux les secours qu’il va envoyer sur place. Dans le cas présent, il aurait été important (mais cela a peut-être été fait et dans tel cas il s’agit alors d’une mauvaise appréciation de la personne au central 112 ayant en charge le déploiement des secours) de préciser que cette personne sortait d’une consultation de chez son cardiologue (sa femme l’accompagnait) son âge, le fait qu’il était inanimé, qu’il semblait ne plus respirer, que l’on ne pouvait pas prendre son pouls, que le bout de ses doigts étaient bleutés … Toute une série d’informations très précieuses que peut recueillir tout un chacun sans disposer de connaissances de secouriste.

Illustration fait interpellant parking CHU Godinne
Illustration de l’incident

Quant au fait que le SAMU (le véhicule d’intervention médicale avec médecin) ne s’est pas déplacé, le CHU Godinne communique sur le fait qu’il faut respecter la loi et que le véhicule du SAMU ne peut intervenir que sur réquisition du 112. 

Si effectivement, il y a la loi, donc des règles à suivre, il faut que ces mêmes règles soient au service, dans le cas présent, des patients. Il ne faut pas se retrancher derrière cette procédure pour ne rien faire !

Le personnel présent (qu’il s’agisse des infirmiers urgentistes ou médecins) auraient pu prendre le temps de s’enquérir, auprès des témoins, de l’état du patient afin d’en informer le 112. Il suffisait, me semble-t-il d’informer le dispatcheur que sur base des informations recueillies sur place, l’état du patient nécessitait une assistance médicale urgente.

Le véhicule du SAMU faisait 200 mètres pour se rendre au chevet du malade. Il prenait les meilleures dispositions en toute connaissance de cause et en informait le 112. Soit il s’agissait d’un simple étourdissement et dans tel cas, le 112 prévenu pouvait annuler le déplacement de l’ambulance (et celle-ci se trouvait à nouveau disponible pour une autre intervention) ou alors constatant l’état gravissime du patient, pouvait le prendre en charge sans attendre.

Et si, par extraordinaire, la procédure est à ce point inflexible, rien n’empêchait le service des urgences de dépêcher sur place un de ses infirmiers ou médecins afin de faire un premier bilan ?

Le fait d’appeler le 112 ne déroge au rien au principe qu’il faut, dans toute la mesure de ses capacités, apporter secours et assistance à une personne en danger.

On peut utilement se poser la question de savoir si le personnel médical des urgences ne se trouvait pas dans l’obligation légale (ou du moins morale) d’intervenir sur place, à 200 m !

Je ne peux m’empêcher de penser au scénario où il se serait agi d’une personne connue du service des urgences, comme un membre du personnel, un membre de la direction, un membre de la famille …  Fort à parier que la réponse et la réactivité auraient été toute différente !

La loi fait-elle une différence entre les soins à apporter à un patient lambda ou à une personne connue ou influente au sein du CHU Godinne ?

À réfléchir !

 

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